Crève en paix, Shiro... [ Mister l'infirmier x) ] - FIN -

Non, vraiment, ça n'allait pas du tout. C'était bien la première fois que ses sucreries chéries lui faisaient un coup aussi traître.
Saletés de chocolats !
Shiro se tenait comme il pouvait debout devant la porte de l'infirmerie, les mains crispées sur le ventre, au niveau du foie. Son visage laissait clairement exprimer la douleur qui le traversait à cet instant. Sérieusement, il n'était pas prêt de retoucher à une boîte de chocolats de sitôt. Il en avait trop mangé la veille, résultat... Crise de foie. Et une belle.
Réprimant comme il put un haut-le coeur et crispant de plus belle ses mains sur son débardeur - qui allait finir en pièces à ce rythme-là - le jeune androgyne leva une main tremblante avant de frapper trois coups à la porte de l'infirmerie. Faites qu'au moins, le médecin soit là. Sinon, il était vraiment mal barré. Et il ne se sentait pas du tout de rester dans son lit à souffrir le martyre tout en vomissant ses tripes une fois chaque quart d'heure. Non, il avait vraiment besoin d'un médecin. Tout de suite, maintenant, ou alors il allait vomir sur le beau parquet du couloir et ça le ferait pas.
De nouveau, Shiro réprima un haut-le-coeur. Il se plia un instant en deux, les bras croisés sur le ventre et un filet de sueur coulant sur sa tempe, avant de se redresser péniblement et s'appuyer contre la porte, poussant un léger soupir. En plus de ça, il lui semblait bien qu'il avait de la fièvre. La totale, quoi. Fichue santé. Comme s'il était pas suffisamment dans la merde comme ça. Et l'infirmier qui se ramenait pas ! Shiro frappa une seconde fois à la porte, un peu plus fort que précédemment sans pour autant chercher à réveiller tout l'internat. Manquerait plus que ça, tiens. Nan, avoir une crise de foie lui suffisait amplement. Il décolla comme il put son débardeur de son dos en sueur, poireautant tranquillement tandis que son foie faisait des siennes. Alleeez, on se grouuuuille !

On frappe. Sirens se leva lentement de son canapé. Les effets des médicaments s'étaient suffisament dissipés pour lui permettre de recevoir. On frappa de nouveau, avec insistance. Sirens grogna, entrouvrit la porte et aboya :

- On a besoin de rien. Qu'est-ce qu'il vous faut, mon petit ?

Puis, s'avisant l'élève, en sueur, visiblement près de tourner de l'oeil - et des intestins -, il déclara :

- Encore ? Vous n'en avez pas assez de me déranger pour sécher les cours ? Allez vous casser une jambe ailleurs !

Cependant, tout en disant cela, il avait attrappé l'adolescent par les aisselles, et l'avait amené jusqu'au lit de consultation. Lui inspectant rapidement les yeux, le pouls et la respiratiion de quelques geste précis et rapides, il demanda à l'élève sans le regarder :

- Surprenant, je n'arrive vraiment pas à savoir si vous êtes mâle ou femelle... Les deux, peut-être ? Commes les escargots... Alors, l'escargot, qu'est-ce qui vous à amené à venir baver - Il dsigna les traces humides sur le sol du couloir - jusqu'ici ? Et tenez-vous droit, ou allongez-vous, mais ne vous avachissz pas comme cela, on dirait un flan périmé.

Trop drôle ce médecin. Non, réellement. Trop drôle. Shiro, retiens-toi de lui gerber dessus. Ce serait dommage.
Le jeune homme prit le parti de s'allonger, fermant brièvement les yeux en voyant le plafond tourner au-dessus de lui. Il se rappellerait de ça la prochaine fois qu'il voudra s'empiffrer de chocolat. Inspirant profondément, il commença à répondre du mieux qu'il put, réprimant tant bien que mal sa nausée grandissante.

- Je suis un garçon... j'ai le foie qui fait des siennes... et je vais bientôt avoir besoin d'une bassine, articula-t-il péniblement en essuyant du revers de la main la sueur qui menaçait de lui couler dans les yeux.

De nouveau, Shiro crispa la main sur son abdomen douloureux, menaçant de vomir tripes et boyaux sur les jolis draps tout blancs et tout propres. Il tira sur le col de son débardeur pour le décoller de sa peau en sueur, passant ensuite la main sur ses yeux brûlants qu'il ferma pour de bon. Que les chocolats se tiennent loin de lui pendant un bon bout de temps. Il allait en faire des cauchemars, avec cette foutue crise de foie. Vous imaginez le pauvre Shishi' se faire poursuivre par des chocolats à la praline géants qui veulent le bouffer ? Non ? Ben lui, très bien.
Un nouveau haut-le-coeur le prit que, comme les précédents, il réprima. Non, Shiro, ne pas dégueuler tant que t'auras pas la bassine dans les bras. Va pas salir les draps. Ni ton débardeur d'ailleurs. Quoique, trempé de sueur comme il était, il tarderait pas à être expédié au lave-linge. Ca ne l'étonnerait même pas. Bref, récapitulons. Il était allongé sur un lit d'infirmerie avec un médecin taré juste à côté et menaçait de se vider l'estomac sur les draps. La joie quoi.

- Un garçon hein ? pourquoi se maquiller alors ? Ou alors, pourquoi si peu ? La bassin est à côté de l'oreiller, mais tu n'en aura sans doute pas besoin... Et tes cheveux ? Tu les loupes toi-même ? Nan; franchement... jepense que tu...

A ce moment, il planta une seringue dans les bras du jeune homme ( ? ) et y déversa son contenu.

- ça devrait calmer tes hauts-le-coeur pour un moment... Malheureusement, il est possible que tu souffres de quelques maux de têtes assez particuliers durant quelques jours... Reste allongé, nous n'avons pas fini de parler, et tu n'es en état d'aller nulle part; Il me semble que tu as parlé de chocolats...

Il se mit à fouiller les poches du blouson de l'élève.

- Non, apparement tu n'en as pas apporté... Dommage, ça m'aurait bien plu. Tu en as mangé beaucoup ? de quelle marque? Quels goûts ?

Contrastant avec sa gourmandise évidente, le ton sur lequel ces question étaient posées étaient plus que professonnel, et il commençait déjà à farfouiler dans un placard, à la recherche de comprimés de divers noms, tous plus barbares les uns que les autres.

- Une boîte de trente... Ferrero Rocher, la marque française là... Praline.

Shiro se laissa aller contre les oreillers, sa nausée se dissipant peu à peu sous l'effet du produit que lui avait injecté (de force) l'infirmier. Il rouvrit les yeux, les braquant sur le plafond avant de les tourner vers l'adulte, le fixant un long moment. C'était bien rare qu'il parle autant. Avec un soupir, il s'éventa d'une main, quelques secondes tout au plus.

- Quant au fait que je sois un garçon ou non, z'avez qu'à vérifier.

D'un coup de menton, Shiro désigna son jean, plus précisément son entrejambe. Non, non, pas du tout une suggestion perverse. Mais si le médecin avait autant de doutes sur son sexe, il n'avait qu'à vérifier à la source, non ? Bref. Le jeune androgyne décolla quelques mèches de cheveux de son front couvert de sueur, une main posée sur son ventre toujours aussi douloureux. Mais au moins, la nausée était passée. Il ne risquait plus de vomir ses tripes à n'importe quel moment, c'était l'essentiel. Il continuait de fixer l'infirmier qui s'activait, apparemment à la recherche de comprimés il-ne-savait-quoi, détaillant ses traits sans aucune gêne. Il avait bien le droit. C'était la première fois qu'il le voyait, d'abord. Alors zut, hein.

- Vous êtes pas... Japonais, remarqua-t-il alors dans un souffle, un sourcil légèrement froncé.

Sirens revint pres du malade, avec dans les bras diverses boîtes plus ou moins colorées.

- Première nouvelle ! Non, je ne suis pas Japonais, je suis sadique. Avalez ça, ça réduira les inflammations, ceci décongestionnera vos intestins et cela... Cela, c'est pour éliminer les résidus de chlorate de potassium, et de poussières de plomb. Méfiez-vous des Français, mon petit... Une vérification, dites-vous ? Ma foi...

Et il posa ses mains de part et d'autres des hanches du malade, appuyant ses pouces en deux points précis, expliquant dans le même temps :

- Ces points, lorsqu'ils sont pressés, modifient la circulation du sang, et sa répartition dans le cerveau; enl'occurence, cette pression va inonder le centre du plaisir pour un mâle, celui du contrôle respiratoire pour une femelle... Si tu as dit vrai, tu risque d'apprécier, sûrement malgré toi. Mais sinon, ma foi, tu risque d'avoir mal aux poumons aussi, pendant quelques jours... Mais rien d'aussi vulgaire qu'une palpation de l'entrejambe !

Sirens regarda le visage de son interlocuteur, aussi curieux de sa réaction que de la réponse en elle-même. Son visage androgyne semblait plus calme, exprimant moins de douleur. Cependant, la modification du flux sanguin allait se faire ressentir dans quelques instants, et ce jusqu'à ce qu'il retire ses mains... Il refit la liste des médicaments qu'il avait proscrit, vérifiant les divers symptômes et autres possibilités. Bien, il n'avait rien oublié. Il se concentra de nouveau sur le visage du prétendu jeune homme, qui commençait visiblement à ressentir les effets attendus. Plaisir ou insuffisance respiratoire ?

Les doigts de Shiro se crispèrent sur son débardeur alors que ses paupières se plissaient. Et, quelques secondes plus tard, une jolie bosse déformait son jean. Ses joues se colorèrent brutalement de rouge tandis qu'il se mettait à tousser, essayant de se dégager de l'emprise de l'infirmier. Il avait eu raison de dire qu'il était sadique... Maintenant, à lui de voir s'il voulait le laisser crever par insuffisance respiratoire ou bien le laisser en vie. Et accessoirement le laisser calmer popole. Cette manie des infirmiers à ne pas le croire quand il disait qu'il était un garçon, franchement... C'était pas la première fois qu'on lui faisait le coup, et c'était toujours aussi... Comment dire ? Enervant. Non, vraiment, il aimait qu'on doute de son sexe, mais à ce point, ça en devenait tout de même un peu extrême.

- Bon, vous me laissez respirer oui ? protesta-t-il finalement.

Une nouvelle quinte de toux le prit, plus puissante que la précédente. Et le souffle commença à se faire manquer. Il haleta légèrement, cherchant à reprendre une respiration normale. Peine perdue, tant que l'autre abruti de médecin aurait pas viré ses pouces de ses hanches, il n'arriverait pas à se calmer. En tout cas... Il commençait sérieusement à avoir les poumons qui criaient grâce... Et ne fit que se débattre un peu plus violemment, fronçant les sourcils. Non mais franchement... Saleté d'infirmier, qu'il le lâche, bon sang ! Ca commençait à devenir vraiment gênant, là... Un peu trop d'ailleurs. Vraiment trop. Et popole qui refusait de se calmer un tant soit peu... Zut. Il allait finir par jouir dans son boxer.

Sirens eut un grognement, puis retira ses mains. Cependant, le jeune homme (car il n'y avait plus guère de doute à ce sujet) avait atendu un bon moment avant de demander grace... Orgueuil exacerbé, ou libido ultra développée ? dans les deux cas, c'était intéressant à savoir... Il examina son patient d'un oeil critique, puis lui amena une feuille.

- Signez là, là et là. Vous n'irez pas en cours cet apres-midi,ni demain. Cependant vous n'allez pas pouvoir en profiter énormément, vous passerez la majeurepartie de votre de temps jusqu'à demain midi auxlatrines; L'apres-midi vou servira à reprendre des forces et à vous amuser un peu... si vous pensez à prendre vos médicaments ! Mais méfiez-vous... Ils ont un léger effet incapacitant...

Il avait ce sourire, de nouveau, qui l'avait rendu si impopulaire aupres des élèves. Les cachets avaient de quoi assomer un lion pendant une bonne heure.

- Allons, jepenseque vous pouvez vous relever, maintenant... Et n'oubliez pas de vous méfier des Français ! Ah, au passage, si il vous reste des chocolats... pensez à moi !

En parlant, il s'était rapproché de la porte, qu'il présentais au jeune homme.

- Autre chose ?

Un soupir échappa à Shiro tandis qu'il signait ledit papier aux endroits indiqués, avant de se lever comme il put. Si sa nausée n'était plus qu'un souvenir, son mal de ventre, lui, était toujours là. Sa respiration avait fini par se calmer, son entrejambe aussi, si son foie pouvait faire de même ça serait le pied ! Mais ne rien demander de trop au corps humain, hein... Avec un nouveau soupir, il attrapa les boîtes de comprimés qui se dressaient sous son nez, les rangea soigneusement dans sa poche et s'approcha de la porte que lui présentait l'infirmier.

- Ano... Combien de comprimés et combien de fois par jour ? questionna-t-il juste en braquant ses yeux noisette sur le visage de l'adulte.

Ce serait tout de même dommage qu'il se plante dans les doses et se retrouve immobilisé au lit, dans l'incapacité totale de bouger, tel une grosse larve gluante et... Hum, arrête ton char petit prince, tu vas finir par réellement dégueuler. Et vu ce que venait de lui dire l'infirmier, il passerait un bon moment penché sur la cuvette des toilettes, autant ne pas commencer tout de suite, il ne se sentait pas du tout d'attaque. A vrai dire, une fois sorti de l'infirmerie, il irait s'étaler dans son lit pour dor-mir ! Du moins, si son abdomen le laissait en paix suffisamment longtemps. Ce serait bien, n'est-ce pas ?

Sirens releva la tête, surpris. Il avait pensé à demander ! Cet escargot était peut-être plus malin que sa nature ne le laissait présager... Il se redressa lentement, farfouilla dans un tiroir de son bureau et déclara :

- Trois de chaque toutes les 4 heures le premier jour, et un le matin et le soir le second.

Il sorti finalement une petite boîte blache, sans écritures, en tira une plaquette de comprimés et l'envoya à l'élève qui réussi à l'attrapper au vol, puis posa sur le bureau une petite boîte bleue transparent, et déclara, l'air songeur:

- Ces cachets vous éviteront les troubles de coordination nerveuse induits par les cachets roses... Vous avez bien fait de demander, je n'y aurai pas pensé, autrement...

Encore ce sourire.

- Et ces cachets, là - Il désigna la boîte bleue - Accélereront votre rémission... Ils ne sont pas obligatoires, mais vous seriez sur pieds pour le repas de ce soir... Ou pas, c'est aproximatif. Mais le lendemain, quoi qu'il arrive, vous seriez guéri. Je vous laisse le soin de les prendre ou pas... Parce que j'ai la flemme de réécrire une fiche d'arrêt de cours pour juste aujourd'hui.

Cela fait, il repoussa l'élève, ferma la porte et s'appuya contre le mur. Pourvu qu'il n'ai pas vu son sourire hilare ! Il n'avait pas pu se contrôler jusqu'au bout, et même s'il avaait fermé la porte, il ne savait pas si ce jeune escargot savant avait eu le temps de l'apercevoir... Les cachets allaient effectivement accélérer la guérison de l'élève, mais l'escargot passerai une sacrée nuit... Au souvenir de l'effet de ces cachets, Sirens eut un instant de regret, mais l'idée de voir la tête de l'escargot le lendemain, au saut du lit outrepassa vite ce sentiment, et c'est d'un pas plus que gamin qu'il s'avança vers sa PSP.

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